Un peu d’histoire…pas si lointaine
C’est Alfonso Caycedo (1932-2017) neuropsychiatre qui, soucieux des traitements infligés aux patients internes (camisoles de force, comas insuliniques, électrochocs), va s’intéresser à trouver des alternatives de soin .
Il s’intéresse à la modification des états de conscience et se tourne dans un 1er temps vers l’hypnose et fonde en 1959, à Madrid, la Société espagnole d’hypnose clinique et expérimentale.
Bien qu’il obtienne des résultats satisfaisants, il considère que l’hypnose manque de concepts clairs et manque de crédit auprès du corps médical, il décide alors de créer sa propre méthode, selon une approche scientifique et médicale et renomme la
Société espagnole d’ hypnotiser. clinique et expérimentale en Société de sophrologie forgée à partir de termes grecs :

• SO vient de « sôs », équilibre, harmonie
• PHRO vient de « phren », esprit, conscience
• LOGIE vient de « logos », étude, science, ici science humaine, parole

Soit l’étude d’un esprit harmonieux ou la science de la conscience en équilibre.

La sophrologie est donc une science de la conscience mais aussi un art de la recherche d’un équilibre, d’une harmonie entre le corps et l’esprit mais aussi une philosophie de vie puisqu’elle intègre la phénoménologie, inspirée du philosophe Edmund Husserl. . , dans sa pratique ; c’est-à-dire le fait de conscience de chaque phénomène en soi au moment où il apparaît (je sens une chaleur, une émotion, une pensée, …) ; je prends conscience, je vis les choses en conscience…

Alfonso Caycedo enrichit sa pratique par les rencontres, les voyages et apprend d’autres techniques en rapport avec la conscience. Il séjourna en Orient de 1965 à 1968 et y découvrit le yoga, il s’initia au tummo tibétain ainsi qu’au zen japonais. Il intègre cette conscience du corps à la sophrologie en adaptant ces techniques à l’esprit occidental (en le dépouillant de leur dimension religieuse, philosophique ou sacrée). Il enrichit ses exercices et sa méthode de l’influence de la pensée positive et de l’autosuggestion du psychologue et pharmacien français Emile Coué, des techniques de relaxation progressive d’Edmund Jacobson, médecin américain, de la relaxation par la concentration sur les ressentis corporels par le « training autogène » de Johannes Heinrich Schultz, psychiatre allemand et par le principe que son patient détient la solution à son problème et que le thérapeute est uniquement là pour l’amener vers sa solution, principe initié par le psychologue américain Milton H.Erickson.

Toutes ces pratiques, sans constituer la sophrologie, l’enrichissent, le but de Caycedo étant d’améliorer la qualité de vie de ses patients.

Avec l’avènement de la sophrologie sociale, la discipline ne s’adressera plus aux personnes souffrant de pathologies lourdes mais à chacun d’entre nous.